MAJ : 6 mars 2021
En cours de rédaction.
En juillet 2020, nous avons filmé la restauration d’un pan de mur de la gigantesque enceinte d’Angkor Thom près de la porte nord. Si nous n’étions pas au Cambodge, nous qualifierions cette restauration de projet d’archéologie expérimentale. Tout est fait à la main, avec des outils rudimentaires et beaucoup de savoir-faire. Des hommes aux mains et pieds nus équarrissent la latérite, déplacent et ajustent avec une précision millimétrique des pierres de plusieurs centaines de kilos. Pendant ce temps, des femmes préparent un ciment naturel fait de terre de termitière. Plusieurs ingrédients composent de ce ciment naturel : terre, bois, fragments végétaux liés par les sécrétions des termites (cire, salive, soie), poils, déjections. Ces divers ingrédients sont mélangés par les insectes avant d’être cuits par le soleil. Les Khmers en connaissent les propriétés depuis des siècles.
Il résulte de cette restauration un paysage sonore constitué de l’environnement direct (insectes, oiseaux, vent dans la végétation), du martèlement des burins, du frappement des pierres avec les outils d’équarrissage, du damage du sol, du pilonnage des blocs de termitière, des cris et des paroles échangés. Ajoutons-y quelques barrissements d’éléphants, hennissements de chevaux et le tableau de paysage sonore angkorien sera presque complet !
En cours de rédaction.
> La harpe à tête de Garuda (À la porte ouest d'Angkor Thom)