Les tambours en tonneau sont des instruments dont le diamètre du centre du fût est supérieur à celui des extrémités et
présentant un profil en arc de cercle. Ceux dont il est ici question sont de petite taille, portés et joués par le musicien lui-même.
D’une manière générale, ces instruments sont représentés sur les bas-reliefs dans des situations réelles ou mythologiques. Ils sont munis de deux membranes dont chacune est censée produire un son
de hauteur différente. Leur tension est réalisée par un système de laçage en cuir ou en fibre végétale passant alternativement par chacune des peaux. L’accordage traditionnel s’effectue soit avec
des cylindriques de bois mobiles intercalés entre les tendeurs et le fût, soit avec des anneaux mobiles coulissant de long des liens, soit encore à l’aide d’une pastille de pâte de riz mélangée à
divers ingrédients et collée au centre de chaque membrane.
Un haut-relief situé au nord de la Terrasse de Yama (dite aussi Terrasse du Roi Lépreux) présente un avaleur de couteaux accompagné d’un personnage frappant un petit tambour en tonneau et d’un autre entrechoquant des cymbalettes. L’instrument est maintenu par une sangle passant autour des hanches.
Sur un linteau de Banteay Srei, un tambourinaire anime la danse de Śiva à l’aide de deux tambours de tailles différentes posés verticalement selon une légère inclinaison. Dans ce cas, les deux hauteurs sonores sont produites par deux entités distinctes. Ces deux instruments semblent ici se substituer au symbolique tambour-hochet ḍamaru ou ḍamarin, l’un des attributs de Śiva.
Dans la galerie nord d’Angkor Vat, des tambours en tonneau de dimensions variables présentent diverses position de jeu : suspendus autour du cou avec ou sans support, posé à terre sur un support. Ils sont frappés à mains nues. Certains montrent parfaitement le laçage des membranes, d’autres non car la sculpture est parfois épurée.